ien qu’on parle beaucoup de « justice répressive » et « d’employer la manière forte face au crime », la majorité de ceux qui travaillent au sein du système carcéral ont complètement décrié le caractère fallacieux de tels propos. « Si nous continuons avec notre attitude vengeresse envers les criminels (les minorités pauvres, les malades mentaux, ceux qui n’ont rien à perdre) », écrivait le rédacteur de Prison Life [La vie dans les prisons], Richard Stratton, « la violence ne pourra qu’escalader jusqu’à ce qu’une guerre sans réserve oppose les Nantis aux Démunis. » Tandis que plus simplement, et un peu plus pertinemment, Ron Hubbard a déclaré :  « Punir le criminel a pour effet de renforcer ce comportement et de lui faire mettre l’accent dessus. » Comme il le montre dans cet extrait d’un essai inédit de 1938, il ne s’agit pas d’un problème nouveau, et les vues de Ron à ce sujet sont demeurées fermes :  quelle que soit la manière dont nous définissons une institution pénale, une maison de redressement ou de correction, c’est avant tout et surtout dans ces lieux que le criminel est moulé, qu’il est, tel un polytechnicien, marqué de l’empreinte de sa « grande école ». Et quand il en sort avec son papier en poche, quelle qu’ait été sa spécialité, il est presque certainement préparé « à se prouver qu’il est digne de la seule institution qui se soit jamais intéressée à lui ».

Nous apprenons qu’en gros, l’âge moyen du criminel d’aujourd’hui, à une large majorité, se situe entre dix-huit et vingt-quatre ans.

En appliquant quelque humanité, peut-être est-il possible de comprendre pourquoi un garçon de dix-huit ans va se tourner vers le crime. Se pourrait-il que ce soit directement lié au souhait de la société qu’il ne soit jamais né ?

L’expérience lui a appris, par dosages écœurants, qu’il y a seulement deux personnes au monde à qui il importe s’il vit ou s’il meurt. Mais il ne peut pas toujours dépendre de son père ou de sa mère pour le sentiment d’importance dont il a besoin.

Il lui est facile de s’accorder plus de ruse qu’il n’en a réellement. Après tout, il ne connaît rien de LA LOI. Il n’a entendu parler d’empreintes digitales que dans un roman policier.

Très bien, le monde a failli à ses engagements. Il a été dupé. Le travail qu’on lui a toujours donné à croire qu’il obtiendrait n’était qu’un mirage. Donc tout le reste est un mensonge et la société est mauvaise parce qu’elle se fiche éperdument de ce qui lui arrive tant qu’il reste hors du chemin.

Ainsi il franchit la ligne et commet son premier crime.

Sa main tremble de sorte qu’il n’arrive pas à voir le viseur de son calibre 22 rouillé. Il ne peut qu’entendre le vrombissement du sang dans ses oreilles et des résonances qui n’ont jamais résonné. Il oublie où regarder pour trouver l’argent. Il fait trop de bruit. Il n’arrive pas à maîtriser sa voix.

Suffoquant tant il est à bout de nerfs, il s’enfuit en courant et derrière des portes fermées, il regarde fixement les quelques billets fripés. Tout de même, ils lui appartiennent par droit de possession. En les obtenant, il a obéi à un besoin naturel d’émotions fortes, de nourriture, de vêtements ou bien de cette façade nécessaire pour sa copine ou ses copains.

Et maintenant arrive le facteur décisif de sa vie.
 


 | Précédent | Que puis-je faire ? | Début de section | Sites liés | Suivant |

criminon[at]free.fr

© 2003 Criminon France. Tous droits réservés